"J'en suis au stade de la réflexion", a déclaré ce matin le Premier ministre sur RTL. Au coeur des discussions de ce début de semaine, l'annonce par Alain Juppé d'une possible réforme du scrutin. En effet, dans la perspective des prochaines élections législatives, la part de proportionnelle pourrait être augmentée dans certains départements à haute densité de population.
Après un week-end, riche en "petites phrases" assassines à l'encontre du gouvernement, la majorité a accueilli relativement favorablement cette idée. Ce soudain consensus calme l'atmosphère agitée de la classe politique, notamment au sein de la majorité. L'opposition socialiste, par la voix de Lionel Jospin, semble elle aussi en accord avec cette suggestion en émettant toutefois de nombreuses réserves quant à la répartition géographique du scrutin proportionnel.
Cette réforme n'en est pour l'instant qu'au stade de l'ébauche. "Je demande aux formations politiques et aux groupes à l'Assemblée nationale d'en discuter" a expliqué Alain Juppé. Il a également précisé que ce projet ne devait pas entraîner la création de "deux catégories d'électeurs en France". Charles Pasqua, dont le discours de la veille à Saint-Nazaire n'était guère tendre envers le gouvernement, a pour sa part déclaré que "c'était une bonne chose". Il a été reçu ce matin par le Premier ministre, durant un quart d'heure. A défaut d'être en accord avec la ligne politique du gouvernement, il a toutefois affirmé qu'il avait "le même objectif" que le Premier ministre : "voir l'économie de ce pays se développer". Lionel Jospin, s'est également déclaré favorable à cette idée, lors de son interview hier soir sur TF1.
Le climat au sein de la majorité reste cependant assombri par les dissensions entre les différents partis qui la constituent. Si le chef du gouvernement a tenu à répéter que "les formations de la majorité" ne devaient effectivement pas être seulement des "miroirs réfléchissants de l'action gouvernementale", il a aussi rappelé que trop de critiques pouvaient nuire.